Jackie Chan: « Il est la fierté des Chinois »

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Le 2 novembre dernier nous apprenions le décès à 91 ans de Raymond Chow, célèbre fondateur et producteur de la Golden Harvest qui a révélé entre autres Bruce Lee et produit tous les Jackie Chan des années 80 et 90. 

La semaine dernière, la famille a tenu des obsèques discrètes à Hong-Kong et n’a pas souhaité que le showbiz s’en mêle. De son côté, la société de production Orange Sky Golden Harvest (le nouveau nom de l’entreprise depuis son rachat en 2001) a organisé un service commémoratif dimanche 19 novembre. Environ 200 proches et amis étaient présent. Les cinéastes que Raymond Chow a soutenu comme Jackie Chan, Stanley Tong, Andrew Lau et Ma Fung Kwok ont partagé leurs souvenirs. Parmi les autres célébrités présentes, citons également : Albert Yeung, Peter Lam, Nansun Shi, Wong Jing, Benny Chan, Fruit Chan, Jingle Ma, Stanley Kwan, Alex Law et Nora Miao.

Jackie Chan et Jaycee Chan sont apparus vers 15h30. Les journalistes lui ont demandé de s’arrêter pour quelques mots, mais il a seulement fait signe et n’a accepté aucune interview. Il entra rapidement dans la salle. Il est resté jusqu’à la fin de la cérémonie commémorative à 16h15.

Jackie Chan, son épouse Joan Lin Feng-Jiao et leur fils Jaycee Chan mais aussi Andy Lau, Stephen Chow et la Hong-Kong Performing Artist Guild étaient parmi ceux qui ont envoyé des bouquets de fleurs.

Le mémorial a commencé vers 14h30. Dans la salle se trouvait la photo de Raymond Chow avec ses chansons préférées et une vidéo retraçant sa vie. Ses anciens amis et collègues ont partagé leurs souvenirs.

Chung Hung, la fille de Raymond Chow a remercié tout le monde pour leur présence, ainsi que tout le personnel de la Golden Harvest pour avoir organisé un mémorial aussi élégant à grande échelle. « Aujourd’hui, je peux vraiment sentir à quel point papa était chanceux. Tant de gens sont venus le voir. De plus, il se sentait réconforté par le fait que de nombreuses organisations étrangères et de Hong Kong lui ont décerné de nombreux prix, y compris les festivals internationaux du film en Asie, comme les Golden Horse Awards, la Performing Art Academy, la radio et la télévision de Hong Kong, les Hong Kong Film Awards, de nombreuses organisations nationales et régionales telles que le Japon et l’ancien gouvernement britannique de Hong-Kong, lui ont valu la reconnaissance de l’industrie de son vivant. Le gouvernement, lui a décerné de nombreuses récompenses pour qu’il sache qu’il avait l’amour de beaucoup. Beaucoup de gens m’ont demandé, puisque papa était si talentueux, quelle valeur avez-vous appris de lui ? Je peux dire qu’il n’a jamais été fatigué d’apprendre. Au travail, on se voyait rarement, à la maison au dîner, il y avait de très grands dictionnaires anglais et chinois, et chaque matin en lisant le journal, il savait lire et comprendre chaque mot, y compris les noms anglais de chaque politicien. S’il ne le savait pas, il se renseignait, y compris les prononciations en cantonais et en mandarin. Il se souvenait toujours de ce qu’il avait appris, également des poèmes, des paroles de chansons et des psaumes, il était également capable de suivre le rythme de son époque. Il était apte à utiliser un ordinateur et à utiliser des méthodes de saisie en chinois. Je n’ai appris que durant mes études, et j’ai tout oublié après avoir les avoir terminés ; mais lui, je l’admire pour avoir retenu tout ce qu’il a appris. Lorsqu’il a étudié à Shanghai, il a étudié à l’université de St. John et à son école secondaire affiliée. Il se souvenait toujours de la devise de l’école, « apprendre sans penser est un travail perdu, penser sans apprendre est périlleux ». On peut dire qu’il a vécu comme la devise de l’école. Avec l’esprit d’un journaliste, il a enquêté sur tout, après quoi il a réfléchi à ce qui serait juste et ne le serait pas. Souvent, je lui demandais de me soutenir quand je me fâchais avec d’autres. Il me répondait : non, tout chose possède deux faces et la vérité se situe quelque part entre les deux. Ainsi, il n’était pas du tout négligent, cette devise est également devenue l’un de ses principes de vie ».

Chung Kei, le fils de Raymond Chow a déclaré : « Certains journalistes sont dans l’erreur. Durant ces 40 ans dernière année, je ne lui en voulais absolument pas. Je suis très fier de ce papa ! Papa a également compris que les médias avaient toujours des histoires à raconter. Si le sujet n’était pas assez triste ou trop émouvant, il ajoutait un petit quelque chose, comme ajouter du sel lorsque la cuisine manquait de goût. Tous les professionnels du secteur le savaient. En 2008, lorsque Papa prit sa retraite, une personne lui suggéra de publier une autobiographie afin de partager sa vision et son expérience. Pourtant, il m’a dit que seules les personnes formidables publieraient des autobiographies. Il a déclaré qu’il n’était pas une grande personnalité, mais je crois qu’aujourd’hui dans mon cœur et dans le cœur de tous, Papa est un grand monsieur ! ».

Jackie Chan, la plus grande star de la Golden Harvest, s’est souvenu de sa venue au sein de la société de production et de sa chance de percer Hollywood grâce à Raymond Chow. Il ajoute qu’il était considéré comme un géant parmi les producteurs étrangers. C’était la fierté de la Golden Harvest et aussi celle des Chinois !

 

 

Stanley Tong est venu de Pékin pour assister au mémorial. Il a révélé que la dernière fois qu’il a vu Raymond Chow, c’était il y a environ deux ans. Il a félicité M. Chow de toujours avoir le sourire aux lèvres, de ne parler à voix haute à personne. L’image la plus marquante était qu’il conduisait une « Porsche » pour se rendre au studio avec un air très cool. Stanley Tong se souvient de son arrivée à la Golden Harvest en 1991, il est allé le voir à son bureau. À l’époque, il était un tout jeune réalisateur mais il était déjà capable de réaliser Police Story 3 avec Jackie Chan : « Il nous a toujours beaucoup soutenus, il était Mr. Nice Guy. Il aimait le golf, le vin rouge, les voitures, il avait beaucoup de goût. Il était un fervent soutien à la production cinématographique. Parfois, il investissait sur un film alors même quand ce dernier était un risque financier, mais il disait qu’il n’était pas devin. Lorsqu’il sentait que les jeunes étaient passionnés et motivés, il était toujours prêt à investir. Je suis très reconnaissant pour lui ! »

Wong Jing a déclaré qu’il avait en fait peu de contacts avec Raymond Chow, mais il l’admirait pour avoir soutenu la moitié de l’industrie du film. Dans le passé, il a réalisé de nombreux films pour la Golden Harvest et travaillé davantage avec Choi Wing Cheong, le troisième producteur de la Golden Harvest avec Leonard Ho. Mais Raymond Chow a apporté une contribution gigantesque au cinéma. Ainsi, il se souvient de lui avec respect.

Durant la commémoration, des citations de Raymond Chow étaient diffusés :

« En fait, tous les cinéastes ont un rêve : faire un film de leurs rêves. J’ai toujours été très intéressé par la réalisation de films, j’espère vraiment pouvoir réaliser le film de mes rêves ».

« En regardant en arrière, je n’ai été déçu de rien. J’ai rencontré des difficultés, car les changements du marché étaient énormes. L’adaptation n’a pas été facile, mais nos collègues ont travaillé ensemble pour surmonter les difficultés ».

« Travaillant d’arrache-pied toute ma vie, j’ai aussi besoin de profiter de la vie quelques fois. C’est la vie, en fait, c’est très simple. Dans la simplicité, la joie est naturellement présente, pas besoin de penser trop compliquer ».

« Je remercie sincèrement toutes les personnes que j’ai rencontrées au cours de mes décennies de voyage. Grâce à vous, cette vie a été riche et colorée. »

Après la commémoration, la fille et le fils de Raymond Chow sont venus poser pour des photos de presse.

La famille de Raymond Chow

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