[KUNG FU YOGA] Entretien avec JACKIE CHAN !

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Comme vous le savez, Jackie Chan, est connu pour avoir à de multiples reprises risqué sa vie pour le cinéma. Et malgré la soixantaine passée, KUNG FU YOGA ne semble pas l’avoir éloigné de ses habitudes. Jackie Chan, qui était à Singapour ce vendredi pour la promotion du film, a dit qu’il avait ressenti une sensation de malaise durant le tournage, mais c’est quand il allait à Londres sur le tournage de The Foreigner qu’une intense douleur s’est déclarée.

Un médecin a été appelé et Jackie a été rapidement envoyé à l’hôpital. Il a fini dans la salle d’opération durant cinq heures. Ses muscles  abdominaux et sa peau commençaient à pourrir et ses intestins n’étaient pas alignés. Le lendemain, il a continué son travail à Londres avant de s’envoler en Islande pour filmer dans les eaux glacées. Au départ, il avait gardé le silence au sujet de cet incident. C’est son partenaire de jeu, Aarif Lee Rahman qui a laissé filer l’info alors qu’ils faisaient la promotion du film à Pékin le 19 janvier.

Ci-dessous un entretien de Jackie Chan pour Weekender lors de sa visite à Singapour pour la promotion de KUNG FU YOGA.

VOUS ETES DE RETOUR A SINGAPOUR. QU’EST-CE QUE CA VOUS FAIT ?

Le sud-est asiatique a toujours été notre base principale. Je dirais que je sens un lien spécial avec Singapour. J’aime Singapour et ce pays me traite très bien. J’ai de vieux amis ici, et je me réjouis de manger du laksa (spécialité culinaire de Singapour, une soupe de poulet épicée). Chaque fois que je voyage en Australie, je fais toujours un arrêt ici. Je me sens juste une relation très forte avec Singapour.

VOUS AVEZ DU SUBIR UNE INTERVENTION CHIRURGICALE DURANT LE TOURNAGE. QU’EST IL ARRIVE ?

[Pointant le réalisateur Stanley Tong] C’est de sa faute. Il m’a dit qu’il s’agissait d’une inflammation et m’a donné des médicaments. J’ai continué le tournage et je suis parti à Londres (NDR: sur le tournage de The Foreigner), mais la douleur était devenue insupportable.

En Chine, on ne prête pas trop d’importance si vous avez mal quelques parts. Mais à Londres, ils vont vous faire un check up immédiatement. Le médecin m’a fait arrêter le tournage et m’a dit d’aller à l’hôpital. Il s’est avéré que mes muscles abdominaux pourrissaient et mes intestins étaient mal alignés. Mais je tenais à continuer à filmer. J’étais de retour sur le plateau le lendemain et nous tournions à -10 degrés dans l’eau !

POURQUOI AVOIR INSISTER DE TOURNER PLUTOT QUE GUERIR ?

J’aurai pu prendre un certain temps de repos. Trois à six mois pour récupérer. Mais je pensais à toutes les personnes qui étaient rassemblées pour le tournage. Les faire attendre six mois juste pour que j’aille mieux, non… puis j’aurai mis pris du poids ! J’ai pensé à tout ça et je me suis mis en mode « soldat ».

AVEZ-VOUS EU PEUR DE TOURNER AVEC UN LION DANS UNE VOITURE ?

Bien sûr, j’ai eu très peur. Stanley voulait que je film ça mais je ne voulais pas !

Stanley Tong: Amadouer le lion dans la voiture a été assez difficile. Mais Jackie a été encore plus dure !

Jackie Chan: Je n’ai pas eu beaucoup de chance avec les animaux. J’ai été mordu par un chien dans Chinese Zodiac, donc j’avais prévenu Stanley qu’il n’y aurait aucun moyen de tourner une telle scène avec un lion. C’est amusant quand on le dit, mais quand vous êtes sur le plateau et que vous voyez la grosse bête dans la cage, vous perdez tout courage. Donc, je me suis assis aussi loin du lion que je le pouvais [rire].

AVEZ-VOUS RENCONTRE DES PROBLEMES DURANT LA SCENE DE DANSE BOLLYWOODIENNE ?

C’était difficile au début. La danse originale demandait de déplacer vos mains dans un sens et vos pieds dans un autre. Je leur ai dit que c’était trop difficile et que si ils voulaient quelque chose qui pourrait devenir populaire, tout le monde doit être en mesure de l’apprendre. Et la chorégraphie était trop dure. Donc, ils ont changé avec des actions simples. C’est devenu beaucoup plus facile. Je ne sais pas encore secouer ma tête d’un côté ou de l’autre !

VOUS AVEZ TRAVAILLE AVEC LES STARS DE K-POP COMME ZHANG LAY YIXING ET HUANG ZITAO. AVEZ-VOUS APPRIS DES CHOSES AVEC EUX ?

Je ne peux pas apprendre d’eux. Je ne comprends pas leur jargon et leurs gestes. Ils ont tous ces gestes de la main (façon rap)… sur Railroad Tigers, Zitao a essayé de me saluer comme ça et je lui ai dit : « vous ne pouvez pas faire ça, je suis d’une autre génération ». Au lieu de ça, je tente de leur enseigner des choses.

IL SEMBLE QUE VOUS PRENEZ SOIN DES JEUNES ACTEURS.

[Pointant Disha Patani] Tout le monde est allé à son secours, mais personne ne venait au mien ! Je ne peux pas demander directement de l’aide car je suis le « da ge » (grand frère). Tout le monde s’est précipité vers elle lors de la scène de plonger sous-marine et j’ai dû remonter à la surface tout seul. Je crois même avoir bu la tasse. A la fin de la scène, j’étais en hyperventilation. Stanley Tong m’a vu et m’a dit : « Tout va bien ? Faisons une nouvelle prise » Je voulais demander une pause ! Personne ne se souciait de moi parce que je suis le « da ge ».

LEQUEL DE CES ACTEURS VOUS A FAIT LA MEILLEURE IMPRESSION ?

Le plus récent doit être Aarif Lee Rahman. Je suis très proche des autres comme Zitao parce qu’ils ont pris en charge mes concerts de charité auparavant, mais c’est la première fois que je travaille avec Aarif. Dans une scène où nous tombons dans un glacier, je lui ai appris à faire une cascade qui aurait pu entrainer de graves blessures. Quand il l’a maîtrisé, il était très désireux de me la montrer. Il est très poli et réceptif à l’apprentissage. Quand je lui ai écrit une lettre sur la façon dont il pouvait améliorer son jeu, il a répondu à chaque point.

PENSES-TU AVOIR UN SUCCESSEUR ?

Dans le passé, quand il n’y avait pas d’effets spéciaux, tu devais être bon en kung-fu pour être une star du cinéma d’action. Sur Jackie Chan dans le Bronx, je me suis cassé la cheville le matin et l’après midi, je reprenais le travail. Aujourd’hui c’est pareil. Je suis allé en chirurgie et j’ai immédiatement repris le tournage et plongé dans une eau glacée. Maintenant les acteurs sont traités avec soins. Le tournage s’arrête à la moindre petite blessure et tout le monde se précipite pour une petite coupure. Ce n’est la faute de personne. C’est juste que les temps ont changé. En ce sens, il est difficile pour moi de trouver un successeur.

Stanley Tong: Il n’y a qu’un Jackie Chan. Son style de jeu et de combat est inimitable.

MALGRE DE NOMBREUSES BLESSURES ET UNE INTERVENTION CHIRURGICALE, VOUS CONTINUEZ A TOURNER. QU’EST-CE QUI VOUS POUSSE A CONTINUER ?

J’ai dit à Aarif ceci : Tu as bien joué mais tu dois persévérer. Pas pour deux films de plus mais pour 40 ou 50 ans. Si j’ai reçu mon oscar honorifique, ce n’est pas grâce aux films que j’ai fait il y a un ou deux ans. Il est rare que les stars du cinéma d’action soient récompensées, notre travail n’est pas voué à ça. Je n’ai pas fait tout ça pour être récompensé. J’ai continué à faire ça durant toutes ces années parce que j’adore ça ! Au final, on m’a remarqué et ça m’a donné raison d’avoir persisté durant si longtemps.

VOUS AVEZ UNE CARRIERE DE 56 ANS. AVEZ-VOUS DES NOUVEAUX OBJECTIFS A ATTEINDRE ?

Je veux être reconnu comme un acteur qui peut faire des cascades et non comme une star de film d’action. J’aspire à être comme Clint Eastwood ou Dustin Hoffman. J’espère juste donner en retour à mes fans du monde entier qui me soutienne. Filmer un nouveau film, exécuter différentes cascades, interprété un nouveau rôle ou filmer dans un nouveau lieu. Ceux sont les meilleurs cadeaux que je peux faire.

Propos recueillis par Pamela Show pour Weekender

Tirry

Rédacteur en Chef. Amoureux du cinéma asiatique notamment chinois/HK. Certifié fan de Jackie Chan depuis ses 11 ans.

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