Retour sur la nouvelle association présidée par Jackie Chan

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En perte de vitesse depuis 1997 et submergé par les films hollywoodiens qui ont désormais la faveur du public Hong-Kongais, l’industrie du cinéma de Hong-Kong peine à retrouver ses grandes heures de gloire des années 80 et 90.

Hier de nous vous informions de la cérémonie qui a eu lieu dans le cadre de la Filmart HK, en l’honneur de la création de la HK Performing Arts, une association présidée par Jackie Chan pour soutenir les artistes et les techniciens du cinéma de Hong-Kong.

L’association fera ainsi pression sur les autorités de Pékin et négociera collectivement des concessions clés pour que les jeunes talents de Hong-Kong puissent jouer des rôles dans des films et des séries télévisées produites sur le continent.

À la suite d’un traité signé en 2003 visant à promouvoir des coproductions entre Hong Kong et la Chine, les acteurs de la ville se sont limités à un tiers des rôles dans les projets cinématographiques réalisés sur le continent. Pour la télévision, les quotas étaient encore plus stricts, avec seulement cinq créneaux ouverts pour les talents de Hong Kong et de Macao pour tous les emplois sur la production, y compris le jeu, la mise en scène et l’écriture.

La nouvelle association veut assouplir les règles ou les annuler complètement et a fait valoir qu’elles étouffent les jeunes talents de Hong Kong à percer car les productions chinoises préfèrent remplir leur quota avec des stars établies. 

Lors de l’événement, Jackie Chan a également déclaré que les acteurs de Hong-Kong parlant le cantonais doivent être plus disposés à s’adapter, en particulier en ce qui concerne la langue. « Les gens qui vont travailler à Hengdian se sentent seuls, car ils ne comprennent pas le putonghua (le mandarin en français) », a-t-il déclaré aux journalistes. 

L’association a ainsi pour but de faire profiter l’industrie du cinéma de Hong-Kong, du puissant marché de Chine continentale : « Les industries cinématographiques et télévisuelles chinoises entrent dans un âge d’or. J’espère que la Chine pourra assouplir le quota imposé à nos talents », a dit Jackie Chan.

Cheung Ka-fai, chef monteur renommé de Hong-Kong, a été agressé par les dirigeants d’une compagnie de Pékin après avoir demandé un paiement pour un emploi en 2016. Liza Wang, actrice chevronnée, dit : « Beaucoup de règles et de règlements ne sont que des ouï-dire ».

Ainsi, Jackie Chan a également déclaré qu’il est nécessaire de créer une plate-forme spéciale pour venir en aide aux travailleurs de l’industrie cinématographique de Hong-Kong en Chine continentale si, par exemple, ils n’ont pas reçu leurs honoraires ou sont malades et ne peuvent pas pas se soigner. Il est également prévu de créer un fonds spécial, à partir duquel il serait possible d’allouer des bourses d’études à des étudiants de Hong-Kong pour l’éducation dans l’industrie cinématographique sur le continent.

L’appel à l’assouplissement des restrictions sur l’industrie cinématographique de Hong Kong est intervenu après que la Chine a récemment supprimé le quota sur les importations des produits culturels de Taiwan. L’ouverture de ses portes faisait partie d’une offre de la Chine pour encourager des relations culturelles et politiques plus étroites.

Le président exécutif de l’association, l’acteur Eric Tsang, a déclaré que les pratiquants de l’industrie de Hong Kong avaient du mal à gérer la culture d’entreprise de la Chine continental et ses règlements mal conçus. Il a également ajouté qu’il n’existait pas d’agence qui puisse aider les comédiens de Hong-Kong en Chine continentale afin qu’ils puissent naviguer dans des conditions de travail et de vie sur le continent. L’Association est prête à leur fournir les informations de base nécessaires.

Raillé depuis une dizaine d’année par certains idéologues (des médias et des dirigeants) démocrates de Hong-Kong pour être parti en Chine continentale rejoindre les 200 délégués Hong-Kongais au sein de la Conférence Consultative Politique du Peuple Chinois, les médias et les dirigeants de l’ex-colonie britannique n’ont jamais saisi l’opportunité que pourrait offrir la Chine continentale. A force de discussion et sans aucun doute de quelques concessions, Jackie Chan est entrain de prouver que sa stratégie était la bonne pour sauver l’industrie du cinéma HK et profiter du marché chinois, le marché plus grand du monde. Nombreux réalisateurs l’ont d’ailleurs suivi comme Tsui Hark, Wong Kar-Wai, Daniel Lee, Dante Lam et John Woo…

En février dernier, quatre films chinois (les fantaisies Monkey King 3 et Monster Hunt 2, la comédie Détective Chinatown 2 et le film de guerre Operation Red Sea), se sont fait concurrence en sortant le même jour durant les fêtes du nouvel an chinois. Trois ont dépassé la barre des 300M$ de recette ! Le grand perdant étant Monkey King 3 qui a tout de même dépassé les 100M$ de recette.

Devant les scores pourtant imposant de Monster Hunter 2 (353M$) et Detective Chinatown 2 (actuellement 533M$), Operation Red Sea du cinéaste Hong-Kongais, Dante Lam, qui cumul actuellement à 560M$ est un très bon exemple de synergie. Ainsi, la stratégie de Jackie Chan basé sur la coopération « gagnante-gagnante » semble payante : en contrepartie de l’ouverture de l’industrie du cinéma HK en Chine continentale. L’industrie du cinéma de Chine continental pourra profiter de l’expérience et l’expertise des artistes et des techniciens de Hong-Kong.

Pragmatique et judicieux ! On croise les doigts.

Tirry

Rédacteur en Chef. Amoureux du cinéma asiatique notamment chinois/HK. Certifié fan de Jackie Chan depuis ses 11 ans.

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