Stanley Tong : « ll n’y aura probablement plus d’acteur de la trempe de Jackie Chan dans le monde »

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Depuis hier, la 6e édition de la Jackie Chan International Action Film Week bat son plein. Cette année, le festival est un peu particulier en raison de l’épidémie de coronavirus. Peu de public est autorisé à pouvoir y participer. Néanmoins, le festival est diffusé sur différentes plateformes notamment sur Youtube via la chaine China Movie Official Channel.

Aujourd’hui, le réalisateur Stanley Tong faisait partie d’un débat organisé au sein du festival. Parmi les autres invités, il y avait Huang Jianxin réalisateur du récent 1921 et Founding of a Republic mais surtout le scénariste et producteur de grands films comme Les Seigneurs de Guerre, La Bataille de la Montagne du Tigre et The Battle at Lake Changjin qui explose le box-office chinois avec plus de 700M$ de recettes actuellement.

Citons également la présence de Zhang Lanxin, la kickeuse de Chinese Zodiac et Tiger Chen (Man of Tai Chi, Triple Threat).

Lors du débat qui portait sur « l’héritage et l’innovation du cinéma d’action chinois », l’hôte Yao Miao a commencé par poser la question « Jackie Chan, à 67 ans, n’est-il pas trop âgé ? ».
La réponse de Stanley Tong pourrait être un signe qu’il a changé la vision qu’il avait de son ami Jackie.

Depuis 2012, c’est Stanley Tong qui a fortement conseillé à Jackie Chan de s’entourer de « petites viandes fraîches ». Inspiré par les franchises hollywoodienne comme Mission Impossible et Fast and Furious qui voient Tom Cruise et Vin Diesel faire équipe avec d’autres, Stanley Tong a pensé que la formule pourrait à la fois permettre à Jackie d’être toujours présent en haut de l’affiche tout en délaissant les scènes d’actions aux plus jeunes. Et ce fut une totale erreur. Le public n’a pas mis longtemps à critiquer la formule qui est vécu comme une trahison. Et l’échec pitoyable de Vanguard au box-office chinois (et accessoirement le plus gros bide de la filmo de Jackie) en est la preuve flagrante.

Le public veut voir Jackie Chan au centre de l’intrigue, qu’importe son âge, du moment que ce soit un bon film au scénario et au rôle plus travaillé.

Ainsi après avoir rabâché durant près d’une décennie que Jackie Chan devait s’entourer de jeunes comédiens capables de faire eux-mêmes leurs scènes d’actions. Stanley Tong semble avoir changer son point de vu. En effet, Stanley Tong a déclaré qu’avec 30 ans de coopération, il trouvait l’état d’esprit de Jackie Chan toujours aussi fort et qu’il continue d’être très actif et à faire ses propres scènes d’actions. Il a ajouté qu’il n’y aura probablement plus d’acteur de sa trempe dans le monde.

Plus surprenant, Stanley Tong a dit qu’il était lui aussi en train de changer, s’intéressant désormais plus à la direction d’acteurs, aux rôles et l’héritage plutôt qu’à l’action pour l’action. Il a poursuivi en disant qu’il souhaitait continuer à tourner avec Jackie Chan dans des styles de film différent et qu’il pourrait lui aussi passer devant la caméra en rappelant à l’auditoire qu’après tout, il avait commencé à travailler dans le cinéma d’abord devant la caméra.

Tiger Chen de son côté à déclarer que la condition physique de Jackie Chan dans les années soixante n’est naturellement pas comparable à celle des années 2000, mais que la créativité est source de vitalité. « Jackie Chan se bat toujours en première ligne et la puissance de son style ne vieillira pas ».

Huang Jianxin et Jackie Chan se connaissent depuis plus de 30 ans. Il a dit : « Nous sommes nés la même année, et il a toujours un cœur d’enfant. Les films de Kung Fu sont créés par les Chinois et ont une grande influence dans le monde. Ce sont les cartes de visite culturelles des films chinois ».

Si on est convaincu que Jackie Chan est loin d’avoir pris sa retraite. Il est certain que la clé de la réussite réside dans le choix et la rigueur accordée dans l’élaboration du scénario et la mise en scène. En ce sens, Ride On que Jackie tourne actuellement sous la direction de Larry Yang, pourrait être un premier pas dans une nouvelle direction plus cinématographique que purement mercantile. Un premier pas déjà amorcé avec The Foreigner en 2017, dernier succès au box-office chinois de Jackie.

Réponse l’année prochaine.

2 Comments
  • dragonheart

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    J’ai toujours été ouvert au principe d’une équipe autour de Jackie. Mais il doit rester le moteur, le leader. Comme Tom Cruise dans MI, ce qui n’empêche pas chacun des membres d’avoir son petit moment de gloire. Mais pour que ça marche, il faut un scénario très travaillé, peaufiné, fignolé.

    Et la grande différence entre un Vanguard et un Hobbs & Shaw, c’est les dialogues et les interactions entre les personnages. Hobbs & Shaw est globalement mauvais et trop exagéré. Mais il essaie de créer des personnages sympas et pond des dialogues vifs, des punchlines parfois assez drôles. Je retiens notamment la dispute dans l’avion dans laquelle Statham compare Johnson à des couilles de bulldog qui pendouillent. La première rencontre Johnson-Kirby est aussi assez ironique, alerte, bien écrite.
    De ce côté là, Vanguard est d’une niaiserie et d’une platitude affligeantes.

    Que Stanley se remette en question, c’est bien. Mais je ne le crois pas capable d’écrire de tels dialogues ni des intrigues complexes à la MI ou James Bond. La médiocrité des effets spéciaux montre aussi qu’il doit arrêter de courir après les blockbusters US, mais c’est un problème plus global qui concerne le cinéma chinois.

    • Tirry

      Globalement d’accord avec toi même si j’aurai pas pris Hobbs&Shaw comme exemple ^^ mais je comprends ce que tu veux dire. Même dans les mauvais films hollywoodiens il y a une rigueur que n’a pas Vanguard, Kung Fu Yoga ou Bleeding Steel.
      Après je trouve le blockbuster US actuel insupportable. Entre les nanas de 50kg qui buttent des mecs ultra entrainés de 100kg, un progressisme abscons et fascisant, des scènes d’actions complètement irréalistes (les Fast en Furious) et les récits complètement stupide, le blockbuster US est de plus en plus englué dans une abstraction débilitante. On est loin d’une Journée en Enfer ou The Rock. Deux sommets du cinéma de divertissement américain.

      A moins qu’il délègue l’écriture du scénario à un pro, je doute moi aussi que Stanley Tong puisse être à la hauteur du changement qu’il semble souhaiter. Surtout que ses récentes annonces : Pink Panda, une histoire autour de la rencontre entre une petite fille et un panda rose poursuivis par des braconniers, la série Vanguard et un nouveau film autour d’une chasse au trésor – ne vont pas dans ce sens.

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