Entretien avec Jackie Chan pour The Foreigner

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Le site Entertainment Weekly s’est entretenu avec Jackie Chan pour causer du thriller THE FOREIGNER, drame d’action dans lequel Jackie fait face à Pierce Brosnan sous la direction du réalisateur de Casino Royale, Martin Campbell. Ci-dessous, la traduction française.

EW : Qu’est-ce qui vous a amené à The Foreigner ?

JACKIE CHAN : Pour parler sincèrement, je ne suis plus tout jeune. [Rires] Si je veux toujours continuer à faire des films, je dois être, comme, Robert De Niro, Dustin Hoffman ou Clint Eastwood, qui même à plus de 80 ans peuvent encore être des acteurs. Si on réfléchit bien, au Japon, à Hong Kong, en Chine, aux États-Unis, il y a tellement de stars du cinéma d’action, mais beaucoup d’entre elles ne tournent plus. C’est pourquoi je dois changer. Après toutes ces décennies, je suis sûr que vous me comprendrez. Je change toujours, je cherche toujours une bonne histoire. Je crois qu’après toutes ces années, le public comprendra que Jackie Chan est un acteur et n’est plus seulement une star du cinéma d’action ou de kung fu. Donc, aujourd’hui, je fais encore des films d’actions, et ce n’est pas facile, mais si je veux continuer à faire des films, je dois montrer que je peux changer de registre.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce rôle ? Avez-vous lu le roman ?

Oui. Il y a quelques années, le scénariste (David Marconi) m’a parlé de l’histoire, et il m’a dit : « Si vous ne le faites pas, personne ne pourra le faire » Et j’ai vraiment aimé l’histoire, j’ai aimé le personnage. C’est quelqu’un qui a traversé un passé difficile, mais a retrouvé une vie confortable, loin des ennuis. Il a pris sa retraite tout en cachant son passé mais, malheureusement, il fait l’expérience d’une autre tragédie. Pour cette raison, il doit s’appuyer sur ses anciennes compétences et les utiliser pour se venger de ce qui est arrivé à sa fille. Mais la vengeance, vous savez ? Ce n’est pas la meilleure solution. J’espère que grâce à ce film, les gens comprendront que la violence n’est pas une réponse. Vous ne pouvez pas dire, vous m’avez brisé et maintenant je vais m’en prendre à tout le monde. Ce n’est pas juste non plus.

Dans The Foreigner, les cascades ne se passent pas dans de grand espace, les scènes de combat se déroulent dans des couloirs ou des espaces confinés.

Oui, parce qu’à mon âge, cela m’aide dans mon travail. Et je joue le propriétaire d’un restaurant dans le film, qui a passé de nombreuses années à ne pas bouger… Donc, mon style de combat doit être crédible. Il est vieux, alors au début, je marche lentement. Et au fur et à mesure, je peux commencer à faire ressortir les compétences (de Quan) dans le domaine du combat. En fonction de la scène ou de la situation, tu dois faire correspondre le style de combat.

Jusqu’à quel point ces scènes de combat étaient-elles intenses ? Des blessures ?

Je suis trop habitué aux blessures. Pour moi, si vous ne vous retrouvez pas à l’hôpital, ça ne compte pas comme blessure. [Rires] Cela arrive peu, mais bien sûr, j’en ai eu ; il y en a toujours lorsque vous faites des films d’action.

Parlons un peu plus de votre personnage. C’est un père qui décide de chasser les terroristes qui ont commis un attentat dans une rue ordinaire de Londres, tuant sa fille (Katie Leung). Pourquoi pensez-vous qu’une histoire comme celle-ci, adaptée d’un roman publié en 1992, est importante à dire maintenant ?

Parce que lorsque l’on observe ces dernières décennies, combien de personnes innocentes ont été tuées par des attentats et par le terrorisme ? Ils étaient innocents et c’est dévastateur, et j’espère que ce film ouvrira les cœurs et aidera à faire prendre conscience que personne ne devrait faire une chose pareille. A travers The Foreigner, et à travers la musique que j’écris (NDR : une chanson pour le public chinois ?), je tiens à préciser qu’il est dévastateur de voir tant d’innocents dans ces attaques. Pourquoi le monde ne trouve-t-il pas la paix ? Nous ne pouvons pas laisser un petit groupe de personnes blesser d’autres gens. C’est pourquoi j’ai voulu le faire … L’attentat de Manchester n’était pas encore arrivé lorsque nous tournions. Ces choses-là se passent partout dans le monde. Donc, ce film était une chance de parler de paix. Nous, tous, avons besoin de paix, afin de construire un monde pacifique et de vivre une vie paisible. J’ai regardé autour de moi et j’ai vu des bombes partout…  Je pense vraiment que si ce que je fais, aide à répandre la paix, alors je suis heureux ! J’aimerai qu’avec ce film, il y ait moins d’attentats, même si ça en dissuade qu’un seul. Ce sera un effet positif sur le monde.

Eh bien, en parlant de bombes, Quan construit quelques bombes artisanales tout au long du film pour dissuader le gouvernement anglais de garder l’information pour lui. Est-ce qu’il y avait quelqu’un sur le tournage qui vous a aidé à travers ces séquences ?

Oui, sur le plateau, il y avait un expert qui m’a appris.

Oh ! alors vous savez comment faire une bombe ?

Oh, non, non, non. Je ne sais pas comment les faire, c’est trop dur. [Rires] C’est juste pour les apparences.

Comment était-ce de travailler avec Pierce Brosnan et le réalisateur Martin Campbell ?

Martin est, parmi tous les réalisateurs que j’ai rencontré et avec qui j’ai travaillé, l’un des réalisateurs les plus exigeants. Vraiment ! Il est encore plus bosseur que moi. [Rires] Il travaille dur, il est toujours préparé. Pierce Brosnan, eh bien, il est excellent, très concentré sur son travail. Un jour, il s’est réveillé à 6 heures du matin. Il a enfilé les habits de son personnage et m’a donné la réplique, puis j’ai dit : « D’accord, maintenant, vous allez aux maquillages ? » Et il m’a répondu : « Non, je retourne au lit », et j’ai dit : « Quoi ? Vous venez sur le plateau juste pour m’aider à répéter ? » Wow ! J’étais très ému ; Je veux dire… Aujourd’hui, combien y a-t-il d’acteurs qui feraient ça pour vous ? Mes partenaires et collaborateurs étaient très professionnels, très travailleur. J’étais très heureux.

Avez-vous déjà pensé que vous étiez avec un ancien James Bond ?

Non, nous ne sommes que deux acteurs … Je l’ai déjà rencontré. Nous étions en Afrique ensemble une fois pour Miss Monde [en 1993, lorsque Jackie Chan était juge et Brosnan, un présentateur], mais je n’ai jamais pensé que nous aurions une chance de travailler ensemble. Et je me souviens que c’est par l’intermédiaire de Michelle Yeoh (qui a partagé l’affiche avec Brosnan dans Demain ne Meurt Jamais), que je l’ai rencontré à nouveau. Je suis très heureux de pouvoir travailler avec lui. Sur le plateau, il pouvait m’apprendre et m’aider avec mon anglais, et quand il s’agissait de scène d’actions, je l’aidais. Nous avons très bien travaillé ensemble.

Qu’elles sont vos projets après ce film ?

J’espère pouvoir faire des films différents chaque année et faire des choses différentes, peut-être faire encore plus de voix off pour des films d’animations ou faire des films où vous me voyez faire des choses que vous ne m’avez pas déjà vu faire, ou même des films qui me sont plus familier. Je veux également continuer à chanter des chansons. C’est pour montrer que je peux faire plus que des combats. J’espère que plus vous me verrez, plus vous comprendrez que je suis capable de beaucoup de choses.

Entretient conduit par Shirley Li pour Entertainment Weekly

The Foreigner sort le 30 septembre en Chine, le 13 octobre aux USA et le 8 novembre en France

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