[PREVIEW] Que doit-on attendre de THE KNIGHT OF SHADOWS : BETWEEN YIN AND YANG ?

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C’est désormais chose faite, le style « Jackie Chan » et ses prouesses physiques d’antan se sont dissous dans divers genres cinématographique.

Si autre fois, nous attendions un film de Jackie Chan pour ses cascades hallucinantes, ses combats homériques. Depuis une bonne dizaine d’année, nos attentes lorgnent plus du côté du genre qu’il investit, comptant essentiellement sur la sympathie et le respect que la superstar dégage et hérite après 50 années de gloires passées dans le cinéma purement d’action.

Ainsi après la science-fiction avec Bleeding Steel, voici Jackie Chan dans un tout nouveau genre pour lui, le film de fantaisie en costume. Si le genre est bien connu des fans du cinéma chinois, Jackie Chan n’avait jamais osé franchir le pas et ce malgré les expériences dans le genre de ses « frères d’armes » comme Samo Hung avec L’Exorciste Chinois 1 et 2 (Spooky Encounters et Encounters of The Spooky Kind II) ou encore Yuen Biao avec Zu, Les Guerriers de la Montagne Magique de Tsui Hark.

Il aura fallu attendre ses 64 ans pour que Jackie Chan endosse le rôle d’un détective lettré et facétieux, chasseur de démons dans une Chine médiéval en proie à de terrible événements surnaturels. Mais ici, point d’éléments horrifiques au sens propre, The Knight of Shadows : Between Yin and Yang est avant tout un divertissement grand public pour les petits et grands.

 

Si le pitch de départ fait beaucoup penser à la célèbre trilogie Histoires de Fantômes Chinois, c’est d’abord parce que le film met en avant la plus grande figure du conte fantastique chinois Pu Songling (auteur du livre « Les Chroniques de l’Etrange »), écrivain du 17e siècle, spécialisé dans les histoires d’amour entre lettré et femme surnaturelle dont nombreux de ses écrits ont été adaptés au cinéma comme la trilogie citée plus-haut, mais aussi le diptyque Painted Skin.

The Knight of Shadows : Between Yin and Yang, de son titre original, « Shéntàn pú sōnglíng » soit « Detective Pu Songling », renvoi donc au folklore fantastique chinois tout en mettant en scène celui qui est à l’origine de tout ça. Jolie marque de respect.

D’après les deux seules bandes-annonces qui ont été dévoilées (promotion timide pour un blockbuster chinois), on retrouve donc la femme possédée (Elane Zhong) et le guerrier (Ethan Juan) transit d’amour pour elle, des créatures des plus mignonnes aux plus inquiétantes et un monde parallèle, jonction entre le monde des démons et celui des humains, le tout riche en effets visuels pensés avant tout pour une projection en 3D, et qui ne sont pas si moches pour une production asiatique, grâce notamment à une direction artistique plus mesurée que de coutume dans ce genre de film. À noter que les effets visuels chinois s’améliorent année après année.

Jackie Chan semble prendre plaisir à camper le détective Pu Songling et renoue avec la comédie « bon enfant » qui l’a fait connaitre. De par sa fonction de détective, son personnage est extérieur au conflit qui concerne surtout les amants maudits. Le côté facétieux et un brin roublard de Pu Songling semblent alors plus approprier. Jackie Chan est le véritable élément comique de l’histoire.

Réalisé par le débutant Vash Yan Jia, celui-ci pourrait surprendre par sa capacité à digérer ses références pour en accoucher une œuvre originale et sympathique. Si on apprécie son côté « old school » avec le traitement romanesque et tragique de l’histoire d’amour (on pense au sublime The Bride With A White Hair de Ronny Yu), loi du marché oblige, le film lorgne également dû côté de Monster Hunt, dont les deux films avaient réalisé de sacrer gros scores aux box-office chinois. (Respectivement 360M$ en 2015 et 330M$ en 2018).

Si on n’attend pas un grand chef d’œuvre du cinéma fantastique chinois, on est à même de déceler le film sympathique et sincère idéal pour les fêtes du nouvel an chinois.

Néanmoins, The Knight of Shadows aura forte à faire. Cette année pas moins de 13 films vont s’affronter durant les fêtes du nouvel an chinois qui démarre le 5 février 2019. Wu Jing avec The Wandering Earth et Stephen Chow pour The New King of Comedy sont également de la partie. Si, on ignore qui sera le grand gagnant de la cuvée 2019, une chose est sûre, le box-office du cinéma chinois sera historique.

Tirry

Rédacteur en Chef. Amoureux du cinéma asiatique notamment chinois/HK. Certifié fan de Jackie Chan depuis ses 11 ans.

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